Devinons si l'image correspond à Lorenzaccio, ou au plus connu "on ne badine pas" |
N'aimant pas le
théâtre, bien que j'adore certaines pièces de Shakespeare, ou sa
modernité et son humour explose (les Richard et les Henry surtout)
je suis entré à reculons dans cette pièce.
D'autant plus à
reculons que mon édition proposait "André del Sarte",
avant "Lorenzaccio".
Et "André del
Sarte" a tout ce que le romantisme pleurnichant fait de pire.
Et malheureusement
on trouve encore des traces de ce romantisme, cet exacerbation peu
crédible des sentiments amoureux dans Lorenzaccio. Heureusement en
faible quantité, car c'est le vice qui y est traité.
La pièce ne m'a
accroché, que vers le milieu, quand enfin Lorenzo a la parole, lors
de la scène avec son père. Mais là, j'étais bien accroché, parce
que je crois que jamais encore je n'avais lu une telle critique sur
la mollesse et l'indifférence du peuple, sa passivité, le fait que
les puissants peuvent leur faire subir les pire atrocités et n'en
tirer que des critiques violentes qui ne se résoudront jamais en
actes réels.
Partant de ce
constat que nous fait Lorenzo, et auquel on ne peut que souscrire, si
on a la décence de tourner notre regard vers nos propres incapacités
à dépasser la vaine diatribe, quand de bons coups d'épée se
perdent, on a un personnage unique, Lorenzo, qui décide lui d'agir
vraiment, même si c'est la seule chose qu'il doit faire.
En cela c'est
l'anti-marx, là ou le philosophe prétend que la révolution aura
lieu forcément et en discourt longuement, Lorenzo, lui SAIT que le
peuple continuera éternellement à courber l'échine et se décide à
sa mesure à influer concrètement le mond. Il agit.
Nul part je n'avais
lu sur un personnage aussi réaliste, aussi évident et puissant à
la fois dans aucun roman. Et c'est un archétype superbement traité,
expliqué, détaillé.
Lorenzo porte la
pièce, mais les personnages secondaires (le cardinal notamment) ne sont
pas dégueulasses non plus.