18 novembre, 2013

Musset: Lorenzaccio


Devinons si l'image correspond à Lorenzaccio, ou au plus connu "on ne badine pas"



N'aimant pas le théâtre, bien que j'adore certaines pièces de Shakespeare, ou sa modernité et son humour explose (les Richard et les Henry surtout) je suis entré à reculons dans cette pièce.
D'autant plus à reculons que mon édition proposait "André del Sarte", avant "Lorenzaccio".
Et "André del Sarte" a tout ce que le romantisme pleurnichant fait de pire.

Et malheureusement on trouve encore des traces de ce romantisme, cet exacerbation peu crédible des sentiments amoureux dans Lorenzaccio. Heureusement en faible quantité, car c'est le vice qui y est traité.
La pièce ne m'a accroché, que vers le milieu, quand enfin Lorenzo a la parole, lors de la scène avec son père. Mais là, j'étais bien accroché, parce que je crois que jamais encore je n'avais lu une telle critique sur la mollesse et l'indifférence du peuple, sa passivité, le fait que les puissants peuvent leur faire subir les pire atrocités et n'en tirer que des critiques violentes qui ne se résoudront jamais en actes réels.
Partant de ce constat que nous fait Lorenzo, et auquel on ne peut que souscrire, si on a la décence de tourner notre regard vers nos propres incapacités à dépasser la vaine diatribe, quand de bons coups d'épée se perdent, on a un personnage unique, Lorenzo, qui décide lui d'agir vraiment, même si c'est la seule chose qu'il doit faire.
En cela c'est l'anti-marx, là ou le philosophe prétend que la révolution aura lieu forcément et en discourt longuement, Lorenzo, lui SAIT que le peuple continuera éternellement à courber l'échine et se décide à sa mesure à influer concrètement le mond. Il agit.

Nul part je n'avais lu sur un personnage aussi réaliste, aussi évident et puissant à la fois dans aucun roman. Et c'est un archétype superbement traité, expliqué, détaillé.
Lorenzo porte la pièce, mais les personnages secondaires (le cardinal notamment) ne sont pas dégueulasses non plus.

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