01 juillet, 2013

Auto publication de Juin: chiffres et analyse


J'ignore si ca se remarque ici, mais Amazon semble avoir changé, très subtilement, cet écran de rapport. Si subtilement, que je ne suis pas certain qu'elle l'ait fait, et si c'est le cas, je suis certain d'ignorer  pourquoi.


Depuis que je post ces chiffres, on peut tirer une conclusion rapide. Sans contact, sans célébrité, sans talent, sans publicité, et sans investissement, on peut espérer vendre 2 à 3 livres par mois.
C'est à la fois encourageant, parce qu'avec tout ces "sans", on part avec pas grand chose; et un peu déprimant, parce qu'on ne va pas aller loin avec 2 livres/mois.




De la petite vingtaine de livre vendu ce mois, une grande majorité est partie au début du mois. La dernière fois, je prétendais que les promotions, que j'avais fait en grand nombre n'apportaient rien en terme de ventes fermes. C'est, semble t'il, qu'elles ont portés leur fruit au début de ce mois ci.

Des centaines de livres sont partis gratuitement fin Mai, ca a provoqué les ventes de 4 "Assassin Artistique", et quelques César en début de Juin.
Vu comment les achats sont groupés, je soupçonne que l'algorithme d'amazon (celui qui décide quel livre il va afficher dans "ceux qui ont acheté X ont aussi acheté Y") doit agir avec un certain retard.
Par exemple, il regarde, le lundi, les livres qui sont partis la semaine précédente (gratuit ou pas), et si le votre est dans la bibliothèque de lecteurs possédant aussi des best-sellers du même genre, Amazon va afficher votre livre durant la journée. Puis passer à d'autre livre le lendemain, et plus personne ne verra nulle part que vous vendez ce livre.
C'est une supposition, qui en plus d'être très hypothétique, ne sert absolument à rien en terme de technique commerciale.

Sur les forum d'auteur auto-publié, on voit souvent l'argument qu'il faut avoir des commentaires sur son livre pour le vendre. Ca provoque plein de commentaires "fictifs" sur certains livres amateurs. Des commentaires, dont le commentateur ne parle que d'un seul produit: Ce livre. Et en terme élogieux, très peu spécifique. On soupçonne fortement que l'auteur n'est pas loin derrière.
Bref, la pratique litigieuse, me semble de surcroit se baser sur un postulat erroné: Les commentaires ne provoquent, ou n'empêchent pas l'acte d'achat.
"Assassin Artistique" n'a qu' 1 étoile, et pourtant c'est un de mes livres qui se vend régulièrement le mieux. Le commentaire, est plutot positif, mais "Carnage propre" qui n'a aucun avis, se vend aussi assez bien. A coté, le recueil de contes de fées politiques, avec des commentaires plutôt positif, et 3 et 4 étoiles, ne se vend pas du tout.
J'en conclu que plus que la note (les lecteurs sont conscients que les notes sont souvent truquées) c'est surtout le genre qui importe. En l'occurrence, les policiers un peu coquin, se vendent mieux que les livres pour enfants.


Accessoirement, courant du mois j'ai mit "Qui a tué Jules César?" sur Kobo.
L'idée étant que kobo (affilié à la fnac) propose le livre à tout les formats numériques possible, et donc peut toucher plus de lecteur. (Rappelons qu'Amazon, ne propose le livre que pour SA tablette, dans un format que seul Amazon utilise, ce qui me semble tellement proche d'un monopole, qu'il parait étrange que la pratique ne soit pas plus réglementé)

Kobo, est sans doute le site le plus user-non-friendly possible. J'ai mit le livre gratuit pendant une semaine. Personne ne l'a prit. Pour la simple raison, que le livre n'apparaissait pas dans la sélection gratuite, qui contient quasiment exclusivement des livres en anglais (et je parles du site français du groupe).
Ils n'ont pas finit de traduire leur site.

Ils se concentrent sur le marché anglais, sans doute plus bénéfique, et ils n'ont aucune idée de ce qu'ils font: Ils vendent juste les best-sellers.
Ce qui dénote la volonté de ne pas prendre de risque. Donc c'est signe d'un avenir bien sombre par rapport à Amazon, qui traite les best sellers, comme des auto-publié de base, qui s'investit dans chaque pays ( ce mois voit la création du site amazon Inde pour les e-books), et qui par sa stratégie de la longue queue (vendre des produits les plus diversifié possible, pour faire de petits bénéfice, mais tout le temps); Par sa stratégie, Amazon ne dépend pas des best-sellers, elle les crée même.
Alors que si Chattam, et King, Houellebecq, etc décident de ne plus vendre sur Kobo/Fnac, la plateforme meurt.
Bref, en terme commerciale, Kobo est moribond et n'a pas l'innovation nécessaire pour concurrencer Amazon. Ca ne m'empêchera pas de proposer mes livres chez eux, en espérant qu'ils découvrent ce qu'est la compétence, un de ces quatre.
Mais en tant qu'investisseur, jamais je n'investirais un kopec sur la société. Ce sont des dinosaures inadaptés qui, fautes d'un reversement de tendance, sont destinés  à disparaitre (du moins pour le marché de l'e-book)




1,99 est le prix minimum à partir duquel l'auteur d'un e-book touche 75% de royalties sur kobo. Chez Amazon ce prix min est à 2,70.
J'ai toujours été surprit par cette politique de prix, qui veut qu'en dessous de ce prix minimum, l'auteur touche proportionnellement moitié moins de royalties (et Amazon, ou kobo, prennent deux fois plus).
Je crois avoir trouvé une explication.

J'ai d'abord pensé, que le modèle économique de ces distributeurs, tenait de la "vanity press".
La "vanity press" est la pratique de l'édition traditionnel, qui consiste à faire payer l'auteur pour l'impression de ses propres livres. L'auteur paye pour un certains tirage. Il est persuadé de son talent, et surtout peut montrer l'objet (son livre) à ses amis et ainsi avoir le prestige et l'honneur d'être "publié".
C'est une arnaque à la vanité (elles le sont toutes, plus ou moins)

Je croyais donc (et reste au fond, un peu persuadé que ca joue), qu'Amazon prenait 70% de royalties en dessous de 2,70 parce que les auteurs amateurs allaient "vendre" leur livre en majorité à leurs amis/familles. Ils mettent un prix bas, parce que ce sont des amis/famille, et Amazon prend la majorité du produit de cette vente.
L'idée étant qu'avec quelques amateurs, qui chacun ont une centaines d'amis/famille, Amazon, peut se faire une marge confortable sur ces "vendeurs", qui amènent leur propre clients.

Je crois finalement, que ces entreprises ne sont pas aussi cynique, et surtout que le bénéfice n'est peut être pas si important en profitant de ce nouveau type de "vanity press".
Je le crois parce qu'Amazon, retient aussi 70% si on met un livre en vente AU-DESSUS de 10 euros. Ma théorie des amateurs qui vendent pas cher à leurs amis, ne tient plus dans cette situation.

Je crois donc, qu'Amazon (et Kobo dont la politique tarifaire est très proche) décide cette fourchette pour INCITER les auteurs à pratiquer ces prix (entre 2,70 euros et 9,99  euros) en leur laissant une marge deux fois supérieur s'ils se plient à cette tarification.
Cette incitation vient du fait, que les auteurs n'ont aucun idée de ce que valent leur livre. La majorité seraient prés à les offrir gratuitement pour le seul plaisir d'être lus. D'autres demanderaient 40 euros par livres sans hésiter tant ils sont enflés de leur "talent". (Je le sais, je l'ai fait, mais c'était plus par curiosité)

Amazon, SAIT, par les nombreuses données qu'elle possède, que les lecteurs achètent surtout entre 2,7 et 9,99. Sa pratique tarifaire et donc destiné à augmenter le nombre de livre qu'elle peut vendre, en incitant les auteurs à rester dans cette fourchette statistiquement la plus adéquate.

Même si c'est faux, c'est rassurant de penser, qu'en l'occurrence, le distributeur tente (pour son profit) de maximiser l'intérêt des auteurs (qu'ils vendent plus) et des lecteurs (qu'ils bénéficient d'un prix qui leur convient).








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