08 janvier, 2014

Houellebecq: La possibilité d'une ile



Pourquoi faire croire qu'il y a une ile dass le récit? Il n'y en a pas


Ayant été un peu lassé de l'auteur depuis "Plateforme", malgré mon admiration pour "les Particules élémentaires" et sa suite, je retrouve içi ce qui m'a déplu dans "Plateforme": une absence de moralité et un  milieu particulier comme centre du récit complètement inintéressant.



Le milieu, ici une secte connu (dont le nom m'échappe, mais la bio du fondateur donné par Houellebecq ne laisse pas de doute, même s'il oublie de préciser que ce gourou, dans sa période chanteur, était un imitateur effrayant de Brel); dans Plateforme le tourisme sexuel. Deux monde qui je crois m'indiffèrent complètement. Si les religions m'ont toujours interpelées , les sectes elles ne m'émeuvent pas, même pas pour m'en offusquer. Et celle décrite içi, quebeco-franchouillarde simpliste, n'a rien pour inspirer ne serait-ce qu'une curiosité de façade. Le tourisme sexuel non plus ne semble pas être un ressort romanesque passionnant, après tout, les motivations pour être gourou, touriste thaïlandais, ou entrer dans une secte sont trop simples et triviales (le cul dans les 2 premier cas, le besoin d'autorité dans le second) pour réellement susciter l'engouement.


Mais bon le milieu ne fait pas tout et le livre aurait pu être agréable. Seulement le personnage principal enchaîne les succès commerciaux , médiatique, amoureux et sexuel avec un cynisme tiède. Il se plaint bien un peu, mais on a du mal a le croire.
Ses réflexions racistes à deux balle (ça devient une habitude au début de chaque roman de houellbecq, heureusement ça se calme assez vite) font regretter les racistes sublimes de James Ellroy qui , si ils sont infectes, le sont avec panache. Bref un personnage aux vices ordinaires et aux succès faciles qui ne provoque ni répulsion ni attachement, quand les looser des Particules (et du suivant dont le titre m'échappe) étaient bien plus profonds et humains dans leurs défauts.


La part de Science Fiction non plus n'est pas convaincante: basée sur le délire de la secte il y a peu de révélations et de créations originales (bon point pour l'amélioration des humain en bouffeurs de sels minéraux toutefois) et une dystopie molle.


Le pire de tout cela étant les poèmes insérés de ci de là qui sont grotesques et digne d'un ado, quand la fable des "Particules" dans le genre mauvaise littérature était jouissive (surtout avec son explication de texte).


Heureusement, la deuxième parti du livre (quand le Gourou meure) devient un peu plus créative et agréable, la gestion de crise, l'émergence de la secte, tout cela est bien foutu, neuf et original, quand avant on avait tout les poncifs sur la vie qu'on s'imagine être celle des sectes. Le voyage du personnage du Futur, rend le monde SF un peu plus vivant et la fin de lecture est sympathique.
Et puis il y a toujours cet humour acerbe et parfois bonne enfant de Houellebecq qui souvent fait mouche et rehausse la platitude du début.


Après , je crois que je n'aurais pas le courage d'attaquer le Goncourt à moins d'être en misère dramatique de livre à lire.

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