29 décembre, 2013

Irving: dernière nuit à Twisted River


L'iconographie zen au service d'un roman baroque et rocambolesque?







Comme dans "Je te retrouverai" on y trouve des détails sur un métier peu connu : là le tatouage, içi le convoyage du bois et la cuisine; Comme dans "Un enfant de la balle" le personnage central doit rester caché malgré sa célébrité; Comme dans "Une prière pour Owen" il y a une aventure avec un opposum, une coupure de doigt pour éviter le Vietnam, et un personnage s'exprime en majuscule; Comme dans "l'hotel new Hampshire" (entres autre) ca se passe en partie à Exceter et au New Hampshire; Comme dans "Liberté pour les Ours", il y a beaucoup d'ours et quelques motos;


Et comme dans le "Monde selon Garp" il y a tout le reste : Un jeune homme qui devient écrivain, la façon dont se vie inspire ses romans (certains passages sont proches du merveilleux chapitre "la pension Wilspatzer" de Garp), la mort de son enfant, une pipe dramatique dans une voiture, une saga familiale tordu, ... Bref, les amateurs d'Irving sont en terrain très très connu.


Le talent d'Irving tient bien sûr à son imagination fertile, mais aussi a cette façon d'écrire qui semble tenir à l'analogie tel que nous la pensons au quotidien: On parle d'une cuisine, ca rappelle un incendie ancien, qui évoque à son tour un étrange échange entre deux amoureux, etc
Cela pourrait sembler mener à un chaos indigeste, en fait ca permet de raconter l'histoire par petites touches très agréables à lire. Et c'est un des ressort centrale pour l'humour d'Irving : Comme quand le cuisinier et sa femme adoré arrivant au camp de bucheron exige d'avoir une cuisine en dur, on passe à l'évocation de la mort douloureuse de sa femme sur quelque ligne qui se termine par « Au moins il put s'occuper de son fils et eut sa cuisine en dur »
C'est aussi le moyen de révéler les mystères (souvent des secrets de famille chez Irving) par petit bout jusqu'à ce que le lecteur devine quelques lignes avant la révélation proprement dite ce qu'il s'est passé. Toujours très bien dosé tout ça.


Le secret du début, ici, et comme souvent chez Irving, provoque une situation dramatique à partir du malentendu qu'il provoque. Apres la variation dramatique dans « Je te retrouverai » ou le secret est horrible et la fin heureuse, ici, le secret est anodin et la conséquence désastreuse. Comme si tout mystère devait provoquer une sorte d'équilibre dans le rire et les larmes, comme pour tout remettre à plat : l'horreur des conséquences est contrebalancée par le grotesque de la situation qui les a provoqués.


Si partant d'un ton et d'une histoire proche de l'excellent « Monde selon Garp » ce roman est en dessous, ca tient sans doute au fait qu'Irving, se met un peu trop en scène :le personnage écrivain s'exil au canada, a du succès a partir de son 4eme roman, professe un certain anti-américanisme, et surtout et l'auteur « véritable » de « dernier soir à Twisted River » (oups spoiler). Et comme ce personnage est forcément sympathique, quand il parle de son succès et de ses relations aux journalistes ca fait un peu vaniteux de la part de l'auteur. On regrettera aussi l'apparition de la politique contemporaine, l'élection de Bush, le 11 septembre, etc qui n'apporte pas grand-chose au récit.


Toutefois, les amateurs d'Irving, comme ceux qui ne le connaisse pas devrait apprécier cette valeur sûre.


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