L'iconographie zen au service d'un roman baroque et rocambolesque? |
Comme dans "Je
te retrouverai" on y trouve des détails sur un métier peu
connu : là le tatouage, içi le convoyage du bois et la cuisine;
Comme dans "Un enfant de la balle" le personnage central
doit rester caché malgré sa célébrité; Comme dans "Une
prière pour Owen" il y a une aventure avec un opposum, une
coupure de doigt pour éviter le Vietnam, et un personnage s'exprime
en majuscule; Comme dans "l'hotel new Hampshire" (entres
autre) ca se passe en partie à Exceter et au New Hampshire; Comme
dans "Liberté pour les Ours", il y a beaucoup d'ours et
quelques motos;
Et comme dans le
"Monde selon Garp" il y a tout le reste : Un jeune homme
qui devient écrivain, la façon dont se vie inspire ses romans
(certains passages sont proches du merveilleux chapitre "la
pension Wilspatzer" de Garp), la mort de son enfant, une pipe
dramatique dans une voiture, une saga familiale tordu, ... Bref, les
amateurs d'Irving sont en terrain très très connu.
Le talent d'Irving
tient bien sûr à son imagination fertile, mais aussi a cette façon
d'écrire qui semble tenir à l'analogie tel que nous la pensons au
quotidien: On parle d'une cuisine, ca rappelle un incendie ancien,
qui évoque à son tour un étrange échange entre deux amoureux, etc
Cela pourrait
sembler mener à un chaos indigeste, en fait ca permet de raconter
l'histoire par petites touches très agréables à lire. Et c'est un
des ressort centrale pour l'humour d'Irving : Comme quand le
cuisinier et sa femme adoré arrivant au camp de bucheron exige
d'avoir une cuisine en dur, on passe à l'évocation de la mort
douloureuse de sa femme sur quelque ligne qui se termine par « Au
moins il put s'occuper de son fils et eut sa cuisine en dur »
C'est aussi le
moyen de révéler les mystères (souvent des secrets de famille chez
Irving) par petit bout jusqu'à ce que le lecteur devine quelques
lignes avant la révélation proprement dite ce qu'il s'est passé.
Toujours très bien dosé tout ça.
Le secret du début,
ici, et comme souvent chez Irving, provoque une situation dramatique
à partir du malentendu qu'il provoque. Apres la variation dramatique
dans « Je te retrouverai » ou le secret est horrible et la fin
heureuse, ici, le secret est anodin et la conséquence désastreuse.
Comme si tout mystère devait provoquer une sorte d'équilibre dans
le rire et les larmes, comme pour tout remettre à plat : l'horreur
des conséquences est contrebalancée par le grotesque de la
situation qui les a provoqués.
Si partant d'un ton
et d'une histoire proche de l'excellent « Monde selon Garp » ce
roman est en dessous, ca tient sans doute au fait qu'Irving, se met
un peu trop en scène :le personnage écrivain s'exil au canada, a du
succès a partir de son 4eme roman, professe un certain
anti-américanisme, et surtout et l'auteur « véritable » de «
dernier soir à Twisted River » (oups spoiler). Et comme ce
personnage est forcément sympathique, quand il parle de son succès
et de ses relations aux journalistes ca fait un peu vaniteux de la
part de l'auteur. On regrettera aussi l'apparition de la politique
contemporaine, l'élection de Bush, le 11 septembre, etc qui
n'apporte pas grand-chose au récit.
Toutefois, les
amateurs d'Irving, comme ceux qui ne le connaisse pas devrait
apprécier cette valeur sûre.
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