07 mai, 2014

Yoko Ogawa : La formule préférée du professeur

Superbe composition de couleur. Le fond rose bonbon pour un titre/décor à connotation scientifique est une trouvaille assez génial.







Il y avait moyen de faire à fond dans le pathos avec ce personnage qui a une mémoire de 40 min et qui s'attache tout de même à sa femme de ménage. C'est brillamment évité, et l'émotion y est rendue de façon très subtile (loin des bonnes grosses ficelles larmoyantes d'un John Irving-que j'adore au demeurant- )



Deux thèmes surprenant apparaissent: Les mathématiques, avec quelques formules présentées de façon plus humaine que scientifique, et le base-ball japonais. Si le premier thème m'as intéressé, peut être parce que j'ai un peu de connaissance mathématique (bien que ce ne soit pas nécessaire vu comment s'est présenté) j'avoue que le base-ball japonais et ses joueurs stars me passent un peu au-dessus (et là, la présentation purement descriptive n'aide pas).
Parenthèse
J'ignore encore si lire à propos d'une autre distraction (sports, cinéma, jeux, etc) peut être interagissant. Un match de "vif or" (oublié le vrai nom du jeu) dans Harry Potter fonctionne parce que même si les actions peuvent être assimilé à du basket ou autres, l'originalité des termes employés, des objets, et des règles, rend la lecture prenante. Un match de foot (même pour un passionné de foot), je doute que la lecture en soi intéressante.
Prenant un divertissement qui me passionne: les jeux de stratégie. 
Dans un des livres de Werber, un "dieu" décrit sa création d'une civilisation. Les évènements décrits ressemblent à une narration d'une partie du célèbre jeu de gestion Civilization . Ca ne fonctionne pas, d'abord par manque d'originalité. Mais même en admettant que le personnage joue nominativement au jeu en question, le récit est très monotone (même relativement au niveau globalement médiocre de Werber). Ce qui affaiblit la narration d'un divertissement, n'est pas le fait de savoir que le personnage fictif essaye juste de se détendre (ce qui n'est pas ce qu'on attend d'un personnage, on préfère qu'il fasse avancer le récit); Puisque dans ce livre ce n'est pas présenté comme un jeu, mais comme une réalité. 
Il s'agit plutôt d'un processus similaire au cliché, à la banalité qui rend ce type de récit inefficace. Que l'on aime ou pas "Civilization", le Baseball, ou Citizen Kane, on connait vaguement et l'on a déjà décidé de notre intérêt pour le sujet. Si on n'aime pas, nous raconter ce qui se passe nous ennui. Si on aime, on connait des "parties" ou des analyses, ou même on en mémoire des faits sans doute meilleurs, plus crédibles que le récit du sport/film/jeu en question.
 

Quelques éléments du domaine policier: indices, et explications sont bienvenu ajoutant de petites touches de mystères.

Apres ce livres j'ai encore lu 2 autres nouvelles d'Ogawa, et je reste toujours dubitatif quand a savoir ce qui me plait chez cette auteure. La subtilité des situations, l'originalité des personnages, et un je ne sais quoi qui tient d'une atmosphère où tout semble n'être pas exactement ce que ça prétend être. Etrange vraiment.

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