05 juin, 2014

Dostoïevsky: Les carnets du Sous-sol


J'ignore si l'image est censé être celle de l'auteur. Par contre c'est probablement une incertitude voulue


La postface -dont je ne peux m'empêcher de citer une phrase, pour révéler le degré de snobinisme auquel on a affaire : "...Il a en lui la trace radioactive d'une peau qu'on décolle à vif sans connaître le bien que l'on fait à la blessure ..." (Que ça ne veuille rien dire passe encore; Mais je cherche ce que la 'radioactivité' à avoir dans tout cela) -

Cette horrible postface, qui se regarde avec la satisfaction d'être au moins aussi importante que Dostoïevski, prétend que le livre ne parle pas de Dosto l'homme, mais d'un homme complètement fictif qui raconte sa haine du genre humain.





Si la préface prévient qu'il ne s'agit pas de l'auteur, en tant que Dosto, qui parle, c'est parce que ça y ressemble beaucoup.

 Il y a quelque chose dans l'apostrophe, "Messieurs si vous lisez .. etc", l'emploi de la première personne qui incite à croire que Dosto nous parle. Ce qui n'aide pas c'est que le propos est particulièrement 'adolescent': Je hais les hommes. Je suis timide. Je veux qu'on me respecte. Tout le monde est égoïste. Tout le monde ment, et veut paraitre sous son meilleur jour, mais c'est faux... Je suis un philosophe. Un petit philosophe, mais le bon sens dit que j'ai raison... etc...






Comme tout cela est dit sur un ton très sérieux. Il est souvent répété l'idée d'un aveux, et d'une confession totale, que l'auteur des lignes (qui est ou n'est pas le réel Dosto) nous ferait par ce livre. Alors est-ce vraiment Dosto qui révèle ses convictions dans ce livre.
Le fait même que l'on se pose la question est la faiblesse du livre. Le propos est trop "réel" ou "cliché" pour que l'on puisse croire qu'un personnage fictif "s'abaisse" à de tels aveux à la foi convenu, et trop mesquin pour s'y attarder.










Heureusement la seconde partie est bien meilleure: Il se passe quelque chose. Le personnage sort de son apostrophe et de son opinion sur le monde pour relater sa relation avec d'anciens amis de l'école, puis une prostituée. C'est relativement appréciable comme récit, peut être simplement par vertu de n'être pas l'opinion trop convenu sur le monde que l'on a subi avant.

Après avoir finit le récit j'ai prit un autre livre sur ma pile:

Quand on prend un autre livre après en avoir finit un, c'est que l'auteur du premier nous a suffisamment donné envie je suppose.

C'est très court. L'affaire d'une vingtaine de minute. Pourtant c'est très riche d'enseignement, pour l'aspirant écrivain de policier que je suis.
D'abord il y a une trouvaille assez grandiose qui suffit à valider le récit à elle seule: Le premier chapitre décrit un acte terroriste. On passe le livre à se demander pourquoi cet acte à eut lieu et pourquoi les criminels l'ont commit. A la fin on apprend que c'est le héros enquêteur qui a commit cet acte. Il a en fait tué les criminels.
C'est un retournement assez subtil des attentes et code d'un roman policier. Agatha Christie a fait peut être le plus grand twist possible dans 'le meurtre de Roger Ackroyd', mais il y a ici quelque chose du même acabit: Un héros qui devient meurtrier par nécessité, ou parce qu'il a résolu le crime. J'ignore si l'idée peut se décliner sur un roman plus épais.

Le souci du récit, bien entendu, c'est que c'est un roman fantastique.
 Je sais pas qui prétend mettre du paranormal dans un policier, et plaire au public qui aime les romans policiers. Comme Borges, je crois que les lecteurs de roman policier sont ceux qui détestent l'irrationalité, les fêlures du monde dans lequel ils vivent, et qui apprécient qu'on leur présente un ordre sous-jacent, un monde de conséquences claires et précises. Des liens sûr qui causent un crime, ou le résolve avec certitude.
Mettre du fantastique dans un policier est très bien en soi. Ou plutôt rien ne doit être condamné dans ce que chacun désire écrire comme type, mélange ou meltingpot de récits. Mais il ne faut pas le vendre comme un policier, parce que ça visera pas un public qui appréciera.

Dans Harry Potter, l'histoire est celle d'un roman policier parce que le paranormal (la magie) suit des règles assez explicites et solide. Surtout les coupables sont détectés en utilisant seulement la logique. Ici le paranormale est le moyen qui tient TOUTE l’énigme, ou plutôt la chute. Bref, très bonne chute, qui fonctionne moins bien qu'elle ne devrait à cause du moyen paranormale qui la sous-tend (et il aurait été facile de supprimer complètement tout le paranormal sans rien perdre à l'histoire)


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