20 octobre, 2014

Guy des Carr: L'impure



Ma photo n'est pas de grande qualité dommage pour une couverture explicite: Il s'agit bien de l'histoire d'une jeune femme qui vit dans une hutte en bord de mer



Depuis plus de deux ans que je me consacre exclusivement à l'écriture, la lecture est devenue une activité angoissante.
J'avais coutume de lire copieusement avec plaisir. L'année précédente ma décision d'écrire, j'ai compté pour la première fois combien de livres, je lisais par an, pour aboutir a un chiffre autour de 100. Pas exubérant, mais ça fait autour de deux livres par semaine. Certes dans le tas il y avait beaucoup de nouvelles, de récit court, ou de livre que j'ai survolé ; ce que j'essaie de dire c'est que comme beaucoup de monde j'aime lire. Je lis par plaisir.
Enfin, j'aimais... Mais j'ai apprécié « L'impure »



Parce que depuis cette seule fois où j'ai compté mes lectures de l'année, le chiffre a grandement baissé. En prés de deux ans, je crois ne pas avoir lu plus de dix livres.

L'écriture est une activité ingrate. On sait parfaitement (même les plus aveugles) que ce que l'on fait est nul. Parce qu'on ne peut pas écrire 50 000 mots dont on soit content de chacun. Il y a des endroits que l'on apprécie, mais forcément il y a des passages que l'on SAIT faibles. Ce sont ceux-là qui comptent.

Quand on lit un bon livre, il y a donc deux réactions possibles.
Soit on est légitimement dégouté d'écrire.
On lit un texte dont on apprécie la subtilité, ou l'énergie, ou le propos. En comparaison, on ne tient pas la route, à quoi bon continuer à raconter des histoires, pourquoi écrire quand toutes les histoires sont déjà écrites, et bien MIEUX en plus. Sentiment peu propice à la création littéraire c'est pour cela que je ne lis plus.

Soit, pire, on admire tellement le livre que l'on lit, que l'on essaie d'en imiter le style.
Il est très dur de ne pas PENSER comme les personnages de James Ellroy quand on lit un de ses romans. Alors, si comme moi, on apprécie ce style de narration énergique, rapide et qui va directement au point, on est tenté de l'imiter. Voilà pourquoi je n'ai pas lu, ni relu un Ellroy depuis un bail.

Revenons à "L'impure" de Guy des Carr.

J'ai cru au début — une jeune femme très belle entre dans la salle de restaurant d'un bateau de croisière qui tombe amoureuse d'un autre passager — que c'était un roman à l'eau de rose.

Je n'ai lu qu'un roman à l'eau de rose dans ma vie. Pourquoi pas en lire un second ? Au moins d'emblée je savais que le contenu ne me dégouterait pas d'écrire — les personnages ne sont pas crédibles, l'histoire ne fait pas sens, etc. —, ni que je n’allais être incité à imiter le style — il n'y en a pas —.

Ce n'est pas un roman à l'eau de rose. On apprend assez vite que notre moderne belle jeune femme a la lèpre.

La lèpre. Fallait le trouver. Passons, le personnage principal est infect, imbu d'elle même, très belle et séduisante. Voilà quelqu'un plein de défauts et que tout le monde — à part le lecteur — apprécie et adule. Je ne sais pas comment on peut avoir envie de lire un livre pareil.

Le personnage principal s'il est détestable doit être reconnu comme tel par les autres.

On sent rapidement que l'histoire va être celle d'une rédemption. L'héroïne va arrêter de se comporter comme une orgueilleuse, pour découvrir Dieu — il a fallu quand même lui filer la lèpre pour qu'elle se rédime —

Passons. Le pire est la fin quant à 50 pages du dénouement, on découvre que l'héroïne à un enfant — qu'elle a abandonné pour soigner sa lèpre dans une léproserie du Pacifique... oui c'est grotesque-
Hors soudain, cet enfant est tout ce à quoi elle tient au monde -elle l'a ABANDONNé?-

On a même un long passage qui 5 ans après les événements actuels nous explique la conception de l'enfant. C'est techniquement un flashback. Sauf que précédemment on a eu de nombreux détails sur la vie de l'héroïne à l'époque de cette conception. Mais pas un mot sur cet enfant, qui apparait soudain.

Exceptionnel.

L'avantage des mauvais livres c'est qu'ils sont motivants. On sait qu'on peut faire mieux, il « suffit » de taper les 50.000 mots nécessaires pour raconter une histoire qui ne pourra pas être pire.





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