24 mai, 2013

Pourquoi les road-movies?



Il y a quelque chose de rassurant à voir la simplicité du plan de R.K. Rowling pour le dernier Harry Potter... Notez les abréviations ("vol" poru Voldemort), le découpage par protagoniste, et surtout le plus important, les mois prévus (2 par chapitre)

Le livre n-Ombres que j'ai publié sous pseudo, sera gratuit ce week end: Le 25  (à partir de 9h) et 26 mai (jusqu'à 9h le 27 en fait). Je vous incite à lire ce thriller sentimentale (bien que je ne sois pas sûr du genre), parce que c'est un échec. Un échec sur lequel j'ai passé beaucoup de temps, et que je me refuse d'écarter, parce qu'il y plein de chose que j'aime dedans. Sauf que j'ignore si ça peut plaire à quelqu'un d'autre que moi.



Pour voir si le livre est gratuit cela doit s'afficher dans la banière de pub ci dessous:

La première fois que j'ai tenté d'écrire un roman (j'en ai brièvement parlé) il s'appellait "Jocelyne". Ca devait être l'histoire d'une femme, pour éviter que je tombe dans le piège de me personnifier. De cette femme je savais peu de chose, qu'elle était metisse, mais que ce n'étais jamais précisé; Qu'elle était masochiste, une scène sexuelle que je prévoyais ardu à écrire, l'aurait décrit en ce monstre de contrôle et d'autorité que sont les vrais masochistes.

Parenthèse: C'est prouvé scientifiquement parler d'un projet (arreter de fumer, maigrir, écrire un livre, etc ...) est actuellement néfaste pour sa réalisation. On pourrait croire qu'en l'annonçant on se contraint à réaliser ce dont on a parlé. En fait , en racontant ce que l'on désire faire le cerveau croit qu'il l'a dejà réalisé. Et on a tendance à ne jamais accomplir ce qu'on a annoncé.
Si je parle de "Jocelyne" c'est parce que ca fait 15 ans qu'il traine à l'état incommencé dans mes fichiers numériques, et papier. En parler ne rendra pas sa réalisation moins probable, elle est déjà dramatiquement compromise .
Fin de la parenthèse.



"Jocelyne" a une histoire ultra simple: Cette jeune femme tente de faire chanter un magnat des télécoms après avoir été témoin d'un meurtre. Son téléphone n'a pas fonctionné au moment de prévenir les secours, elle croit que ca suffit pour accabler l'industrie. Pour une raison que j'ignore encore, mais vu le prémisse crétin ca lui pendait au nez, elle se retrouve accusé du meurtre. Elle fuit.



Vu comment l'encre en est passée, devenant illisible, je présume que ca doit être une des plus ancienne tentatives d'écriture
Voila l'histoire que j'avais: Celle d'une fuite. Une fois la situation initiale posée (scène masochiste incluse) tout le roman devait consister en une fuite à travers la France, qui se serait mal terminée.
C'est un road-movie. Ca me semblait facile, puisque qu'il suffit de lui faire rencontrer des gens étranges , et des situations que l'on a envie d'écrire. C'est assez facile d'écrire des petites scénettes comme cela. Le road movie permet de donner un cadre narratif. Faible, mais un cadre tout de même.
Cette explication, au pourquoi de cette première histoire, je ne le découvre que maintenant.

A l'époque je croyais vouloir raconter une fuite. Et comme ça me semblait un peu léger, je voulais que cette "fuite" soit un pendant au trajet du Christ. Comme le Christ , Jocelyne (notez la ressemblance avec Jésus)  aurait été tué à la fin, après avoir été dénoncé à la police par son meilleur ami: le narrateur du roman.
J'avais beaucoup d'intentions. Au final, j'ai du écrire 3000 mots décousus, et faire des dizaines de plan de l'histoire. Surtout ce n'était, malgré tout mes intentions symboliques, et analogiques, qu'un road-movie.

Le chapitre noté III s'intitule dans ce plan: "Voyage avec les apôtres". Prétentieux pour un road-movie!
Bien plus tard, je commence un nouveau roman se basant sur une nouvelle que j'ai envoyé à un concours.  Le titre de travail en est "Isidora & Alexandre".
Une femme flic complétement déjanté après avoir survécu à un cancer, tombe amoureuse du mafieux russe qu'elle doit arrêter. Elle décide de s'échapper avec lui. Oui! C'est la même histoire. C'est encore un road-movie.
A l'époque je ne m'en rendais pas compte. Je voulais juste raconter cette histoire d'amour dans une situation extrême de lutte et de menace. Je vais pas trop en parler, parce que celui-là, je suis quasi certain de l'écrire bientôt.
Il est plus construit, parce que j'ai actuellement envisagé les scènes, dont la fuite, proprement dite, est le moteur (échapper à une raffle, se nourrir sans se faire attraper, éviter de se faire détecter, etc ...). C'est différent de Jocelyne, ou une fois qu'elle devait fuir, la police n'intervenait plus,  sauf pour la tuer à la fin. Le reste du temps, c'était "la vie des apôtres sur les routes de France dans les années 80" (??!!)

Même ce que j'écrit par intermittence ici, intitulé le journal criminel  est encore un Road-Movie: Un tueur en série tente de passer inaperçu, et sous-entend,  dans son journal intime , des crimes auxquels il aurait participé, ou ses déboires avec la justice . On le voit dans plusieurs ville américaine, dans des situations étranges. C'est tout.
Je m'en rend compte que maintenant. En l'écrivant je voulais juste faire parler un tueur en série à la première personne.

Plan express: du début à "Mort de J" (notez l'abréviation en place de Jocelyne) il y a une dizaine de ligne ultra courte



Revenons à n-Ombres.
Je planifie pour Olivia Ryl l'écriture de ces 3 autres récits: "Jocelyne", "Isidora & Alexandre" et "Journal criminel". Les point communs avec n-Ombres, c'est qu'ils traitent tous plus ou moins du conflit à l'autorité, qu'ils sont plus ou moins construit autour d'une mystère, et qu'il y a une part non négligeable de sentimentalité en eux. Surtout, aucun n'a la légèreté de ce que fait Pym, ou Reims. Du coup ils font un peu prétentieux.

 Si vous lisez n-Ombres, n'hésitez pas à commenter pour dire ce que vous n'aimez pas, je suis curieux de mettre le doigt sur ce qui ne fonctionne pas dans ce récit (à part "tout")
Ce n'est pas un road-movie. Mais au moins c'est un produit finit. Et vu comment le premier jet a été écrit : sans plan, juste une vague idée; dans le désordre complet (en commençant par le milieu: je conseil le désordre pour écrire, je déconseille quand il faut éditer); et sans personnage bien définit; Je me demande pourquoi ca n'en est pas un. (le second jet , qui m'a prit un temps fou , a été orienté sur la caractérisation des personnage, le développement de l'intrigue, et la chronologie des événements)


Parce qu'à la réflexion, Road-movie doit être l'"histoire" la plus évidente, et naturelle à écrire (je me base sur mon expérience seule, mais la possibilité d'inclure 'n'importe quoi' dans l'histoire la rend très malléable). "Don quichotte" est un road movie, plus récent "La horde du Contrevent" de Damasio, 'The Road" de McCarthy.

Vous noterez que de mes 3 road-récits, je n'en ai mené aucun à son terme jusqu'à présent. Alors que même n-Ombres qui ne ressemble à rien, j'ai pu le finir. Il doit y avoir quelque chose dans les road-récits qui les rend particulièrement chiant à écrire à un moment donné, qui fait que l'on perd tout intérêt, et ces projets là, doivent être évités pour qui veut écrire un roman complet... Et surtout le finir.






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