Invisible Ink: Un guide pour mieux écrire

Ce n'est pas un livre sur comment faire une couverture qui donne envie

Brian McDonald prétend donner des conseils pour écrire des récits (surtout des scénarios) qui parlent au lecteur.
Comme la publicité parle à notre cerveau, à notre insu (non un Fiat Panda ne nous rend pas plus 'cool'); l'auteur prétend que les histoires qui fonctionnent pour le lecteur, sont celles ayant une 'encre invisible', une trace masquée derrière l'histoire principale.

Est-ce utile pour fabriquer des récits plus intéressants? Peut-être. Est-ce une théorie solide ...




Le concept d'encre invisible se postule ainsi:

-Le récit qui agrippe le lecteur est celui caché. Celui qui appelle à une morale, un enseignement de la vie simple et commun à tout le monde.

En gros c'est un message banal, presque un lieu commun... mais dissimulé. Les exemples significatifs donnés par l'auteur sont les suivants :

• -Le magicien d'Oz raconte comment on possède en soi tout ce qui est necessaire pour réussir.

On se rappelle que dans le magicien d'Oz , le lion est peureux, l'homme de fer sans coeur, l'épouvantail stupide. Ils souhaitent respectivement du courage, du coeur, et de l'intelligence.
Brian montre la première scène de rencontre avec l’épouvantail. Il souligne comment tout en disant ouvertement qu'il est stupide dans son dialogue avec l’héroïne, c'est l'épouvantail qui propose les solutions les plus intelligente. Et qui plus tard élabore un stratagème subtile pour échapper à un ennemi.

• -Fenêtre sur Cour de Hitchcock, est secrètement le récit de l'acceptation du héros de son amour pour sa petite amie. 

Au début du film le héros refuse de se marier avec la modèle. Mais quand il découvre le courage qu'elle prouve en l'aidant, il devient réellement amoureux. 

• - Les dents de la mer raconte l'histoire d'un homme qui affronte sa peur. 

Au début du film, le sherif explique qu'il a peur de l'océan ... pas des requins, juste de l'eau.
Quand il tue le requin il a vaincu cette peur. Cela ne fait pas sens logiquement, un requin n'est pas l’océan. Mais notre cerveau comprend le lien de cause à effet.

• -Terminator, raconte comment un être ordinaire peut avoir un rôle extraordinaire. 

Sarah Connors est une simple serveuse sans avenir. Pour cela qu'on est fasciné quand on apprend que tout le futur dépend d'elle.


Toutes ces histoires sont devenues cultes, parce que, derrière le récit principal, il y a ce récit secret qui parle à tout le monde.

Ecrire avec l'encre invisible:

McDonald donne  quelques conseils pour appliquer son analyse: Comment introduire une histoire secrète dans nos récits.

• Etre évident

Les exemples que j'ai donné sont frappants, parce que ce n'est pas du tout comme cela que l'on se remémore ces histoires (Terminator est un film de combat).
 Pourtant McDonald dit que les phrases qui annoncent le thème secret sont données, clairement, dés le début du récit.
Sarah Connors au début du film, dit ouvertement qu'elle n'a aucun avenir. Le Sherif des dents de la mer,  souligne sa peur de l'eau.

L'exemple le plus évident donné par l'auteur est E.T.: L'encre invisible consiste à signifier qu'il faut parfois se sacrifier pour ceux qu'on aime.
Le frère du garçon, dit au tout début au héros qu'il devrait être moins égoïste, quand ce dernier fâche leur mère avec ses caprices. A
 la fin du film le garçon a apprit la leçon: Il laisse E.T. repartir:. Il se sacrifie pour son ami extraterrestre.

 C'est invisible, parce qu'on croit que c'est l'ET qui se sacrifie magiquement pour lui, on est aveuglé par le coté magique de l'opération.
C'est évident, parce que chaque scène parle du sacrifice (émotionnel, et non pas magique) pour autrui.

• Utiliser des clones

Chaque personnage secondaire doit être un clone du héros: Un personnage qui illustre ce qui arrivera au héros si ce dernier ne suit pas la morale invisible de l'histoire.
L’exemple typique de McDonal est les 3 petits cochons. Les 2 premiers cochons sont des clones qui illustrent ce qui arrive si on ne travaille pas assez à notre objectif. Ils justifient le 3eme cochon.

Dans fenêtre sur cours, Tout les voisins observés par le héros sont à divers stades de la vie amoureuse. Certains célibataires tristes, d'autre trompent leurs maris, d'autre se retrouveent apres une longue absence.. etc. Chacun illustre ce qui arrivera au héros s'il ne trouve pas l'amour avec son amie.


Il y a un 3eme élément que je trouve tiré par les cheveux:

•  l'écriture mâle et femelle

L'auteur prétend qu'un récit contient un coté mâle, l'action qui se déroule. Un coté femelle: les émotions éprouvées. Et il passe un long chapitre à dire (sans trop de preuve, vu que c'est compliqué de comptabiliser quelques chose de si subjectif) qu'il faut écrire avec 50% lié à l'action et 50% à l'émotion.
Non seulement il ne prouve pas la réalité de l'observation, elle parait délicate à mettre en place...Si on doit compter chaque phrase en fonction de son rôle , on s’arrête à chaque ligne.


La prochaine fois, j'expliquerai, pourquoi toute cette théorie d'encre invisible me semble farfelue et fausse.


 
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