09 mars, 2013

Qui a tué Jules César : Dernière ligne droite


Je devrais peut être réserver les post concernant chacun de mes alter égo à leur blog respectif


Jean Zoubar a eu la gentillesse de me faire une image de couverture. Je ne lui fait pas honneur en la mutilant au service du marketing :
-Un titre énorme pour être lisible sur une image même très réduite, comme elle apparaitra au final sur amazon
-Des couleurs vives pour attirer l'attention.



Si j'en croit mon planning, que je ne respecte pas toujours, j'ai commencé l'écriture le 7 janvier. Alors que j'approche des dernières corrections du fond, on est autour de 10 000 mots. Comme pour l'épisode précédent cette longueur est venu naturellement. Je n'ai ni cherché à raccourcir, ni à rallonger. J'ai suivit mon plan, et l'histoire s'est terminé à ce moment.

C'est une des rares expérience de ré-écriture agréable. D'habitude la ré-écriture a cela de douloureux qu'elle force de voir les erreurs et les faiblesses du livre. Parfois, sans que l'on sache vraiment comment les corriger. En plus tout paraît convenu, classique, sans surprise, ni originalité.
La plupart du temps uniquement parce qu'ayant écrit ce qui se passe, on sait déjà l'intrigue, qui nous semble alors évidente et banale. C'est pour cela que tout le monde conseille, de ne relire, que longtemps après avoir écrit: On a oublié ce qu'on a écrit, et l'on est moins sensible à ce qui sont des évidences seulement parce que nous venons nous-même de les inventer.

Loin de moi l'idée de prétendre que la re-lecture de ce texte fut agréable parce qu'il est parfait. C'est plutôt parce que je me suis focalisé à corriger des erreurs précises.
Habituellement je relit et corrige ce qui semble ne pas convenir au feeling. Plus rarement, je cherche les termes se terminant par "ment " (ie: "lentement", "surement") ou les voix passive " avai"/" étai" pour les remplacer par des termes plus concrets (ie: "avec une allure modérée", "d'une voix de stentor"); Ou un tournure active.
Cette dernière méthode si elle peut sembler simple, est je crois une erreur: On corrige des éléments sans corriger le sens général, et les erreurs de caractère des personnages, ou de script de l'ensemble.
La première méthode ("au feeling") n'en est pas une, et est extrêmement frustrante: On n'est jamais sûr que la correction est légitime, et surtout s'il n'y a pas une correction encore meilleure possible.

Ultra Spoiler: révèle les intrigues d'un livre NON encore publié  


Mais pour cet épisode de Clio ma re-lecture a du se centrer sur deux type de corrections:
-Attribuer certaine action d 'un personnage à un autre. Le lecteur se doutera facilement quel personnage historique j'ai décidé à la dernière seconde de placer dans l'ombre pour focaliser le récit autour d'un autre de moindre ampleur.
-Les détails historiques.

C'est incroyable le nombre de chose qui peuvent être fausse dans un roman situé dans le passé: Tout peut être un anachronisme: les Personnages non encore vivants, mais aussi les lieux non encore construits, les matériaux non encore inventés, les aliments non encore découvert. Chasser ces anachronismes est à la fois extrêmement laborieux et particulièrement passionnant.

Des chercheurs, je crois (sans que j'ai le courage de retrouver la référence) ont prouvé que l'être humain a une passion pour l'apprentissage.
C'est pour cela que l'on peut passer des heures sur Wikipédia, ou TVtropes. C'est aussi ce biais humain qui est exploité par les sites comme Cracked, ou Snopes, qui vous donne des informations anecdotiques à la pelle.
Je comprend mieux la passion de certains pour écrire des romans historiques. Il y a un vrai plaisir lié au travail de recherche. Avec l'illusion d'AMELIORER le livre que l'on corrige.
C'est une illusion. Une de mes découverte littéraire récente est le merveilleux "Sinouhé l'Egyptien" du finlandais M.Waltari paru en 1945.
Le livre est magnifique en lui même. A l'époque il fut loué pour son travail de précision historique. 50 ans plus tard, les informations sur lequel certains éléments centraux du récit se basent se sont révélées erronées (Ainsi le personnage du "Sancho" borgne égyptien qui doit une partie de sa gouaille et de son humour à son statut d'esclave, n'a plus aucune légitimité depuis que l'on sait que l'Égypte n'était pas du tout une société esclavagiste).
Pourtant le livre reste merveilleux. Peut être l'est-il encore plus, depuis qu'il n'a plus à prétendre être une représentation réaliste de l'Egypte antique.

Bref, la précision historique, n'est pas central, et surtout n'apporte rien au récit.
Mais en cherchant à corriger, et préciser ces éléments, nul doute que le travail habituellement laborieux de re-lecture et de correction du style est devenu un vrai plaisir. J'ai pu corriger le style du livre sans trop me poser de question, car je cherchais surtout à corriger les imprécisions historiques, et à recentrer le récit sur un autre personnage.
Avec un objectif précis et délimité en tête, n'importe quel tâche devient plaisante. Sera la leçon que je retiendrais de la re-écriture de ce récit.




 

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