16 mars, 2013

Ayerdhal: La bohéme et l'ivraie


Le titre sonne bien, même s'il ne veut rien dire



Ayerdhal est un admirateur de F. Herbert. Ca se sent. Parfois un peu trop, comme quand un personnage récite la litanie contre la peur, de façon inutile. Inutile, parce qu'Ayerdhal n'a pas besoin de tel clin d'oeil: sa façon d'envisager chaque dialogue comme une lutte de volonté, d'insister sur les plans retors des différents groupes en présence, suffisent à nous faire ressentir l'influence d'Herbert dans son écriture.



Et l'on se prend à regretter qu'il n'ait pas été choisit pour faire les suites de Dune, à la place de ce fils inique qui a détruit l'oeuvre de son père pour le fric.

Pourtant Ayerdhal a un énorme défaut. Son prosélytisme anarcho-humaniste, devient souvent bien lourdingue. Surtout, quand, comme le bon fan que je suis, ça fait 5 bouquins de lui, ou on subit son militantisme.
La Bohéme ne fait pas exception, et on retrouve un héros proche du "Parleur" de l'oeuvre éponyme, ou de celui de "Sexomorphose", chacun luttant pour un monde un peu moins dirigiste.
Ca pourrait passer si c'était fait à l'occasion, là c'est trop récurrent trop insistant pour ne pas finir par lasser. Ses personnages en finissent par devenir de simple véhicule à ce discours politique, qui (s'il mérite d'être dit, ce n'est pas le débat) nuit à la profondeur des persos.
 Au point que son meilleur bouquin, doit être celui qu'il a écrit en collaboration (et dont le titre m'échappe) et ou ses convictions anarchistes sont un peu mise de coté, ne laissant que le magnifique créateur de conflits, de joutes verbales et de plans machiavéliques.

Outre Herbert, on voit un peu d'Asimov dans ce roman, dont le méchant n'est pas sans évoquer le "Mulet" du cycle de Fondation. Mais, à force d'avoir des héros "surpuissant", il fallait bien qu'il s'oriente vers un adversaire de ce calibre. C'est un peu dommage de voir cette "courses aux armements ", ou chaque personnage est plus puissant que le suivant.

A noté la présence de plus de 50 occurrences du mot "Bénévolence" dans ce roman. Occurrence qui disparait dans le reste de son oeuvre écrite plus tard. qu'est ce qui lui a prit de s'enticher d'un mot aussi ridicule, et comment a t'il fait pour s'en défaire, voila un mystère qui ne cesse de me tourmenter.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire