11 octobre, 2013

Jardin: Le Roman des Jardin


Il veut faire une concurrence narcissique à Nothomb ?



A lire tant de prétention dans la forme et le fond, on a envie d'enseigner l'humilité à l'auteur.
Citons cette exquise phrase trouvée au début du chapitre 5 ou 6 et qui résume parfaitement la prétention du style :
"Des foules de créatures amphibies bivouaquent en maillot de bain, entassées sur des serviettes-éponges"
On goutera particulièrement le "bivouac" à la plage. En fait pour dire que des gens pic-nique sur leurs serviettes de bain, on a au moins 3 synonymes débiles qui n'apportent rien au contenu, et ne souligne, qu'a peine, le mépris de l'auteur pour les estivants, qu'il oppose rapidement par la suite, au "cashmere" que portait sa grand-mère dans sa tendre maison du bord du Lac Leman.


On a l'impression de subir un exercice de style : remplacer tout les mots quotidien par n'importe quoi d'autre pour faire plus "littéraire". Jardin sait utiliser un dictionnaire de synonyme.


Sur le fond, on assiste à un recueil à la gloire de tout ce que la jet-set et la haute bourgeoisie peut produire de plus abject. Le mépris de l'autre surtout s'il doit bosser pour vivre (l'auteur se flatte des "dîners de con" que sa famille organisa). La recherche vaine d'originalité de bazar. Et un ennui tellement profond, qu'en une trentaine d'année de souvenir l'auteur n'arrive qu'a évoquer 2 ou 3 faits "originaux" qu'il répète en boucle: les amants de sa mère amis avec le père, la transmission d'un ténia entre génération, une chasse au yeti avorté, peut-être l'enterrement officiel d'une guenon, et les amours ancillaires qui se transmettent de père en fils, dans la droite ligne de notre DSK préféré.
A la lecture il m'a semblé avoir entendu parler d'un souci de l'auteur avec sa famille, suite à sa dénonciation dans ce livre du passé Vichyste du grand-père, ou du père (il n'y a qu'un personnage réellement traité, c'est la grand-mère, tout les autres sont interchangeables).
D'abord, il faut voir comme cette "dénonciation" n'empêche pas par ailleurs l'admiration (pour d'autre motifs encore heureux) et qu'elle est vite traité.
D'ailleurs c'est à ce moment que le roman, m'a captivé, j'espérais, je crois, voir l'auteur tomber le masque de l'admiration béate pour offrir enfin une critique acerbe comme Proust en fit du salon Verdurin (la jet-set de l'époque).
Mais apparemment cette famille n'a malheureusement rien de Verdurin, et l'auteur rien de Proust, et j'en fut pour mes frais.


Plein de nom prétendument connus sont cité, je dois à mon ignorance de mes contemporains, de n'avoir, je crois, pu démasquer que Gainsbourg, derrière le "célèbre chanteur nicotiné Serge G. "
("nicotiné".. hu hu hu il est fort en synonyme ce Jardin, il prend les même que ma maman.)


Pour finir par du positif, ce n'est pas si mauvais, la grand mère a quelque bonnes répliques, et un "nous" de majesté assez drôle. La meilleure scène est évidement fictive: c'est quand le demi-frere de l'auteur pour prouver qu'il est fils illégitime d'un cinéaste, prétend utiliser un roman et un film célèbre où il transparait. Arguant en toute bonne foi et en toute innocence devant son avocat que ces preuves sont irréfutable.


Pour le reste on retiendra surtout comment le masque sociale de la haute bourgeoisie peut impressionner un de ses enfants, qui pourtant se prétend de gauche et sensible à la cause des démunis.

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