Il veut faire une concurrence narcissique à Nothomb ? |
A lire
tant de prétention dans la forme et le fond, on a envie d'enseigner l'humilité à l'auteur.
Citons cette
exquise phrase trouvée au début du chapitre 5 ou 6 et qui résume
parfaitement la prétention du style :
"Des foules de
créatures amphibies bivouaquent en maillot de bain, entassées sur
des serviettes-éponges"
On goutera
particulièrement le "bivouac" à la plage. En fait pour
dire que des gens pic-nique sur leurs serviettes de bain, on a au
moins 3 synonymes débiles qui n'apportent rien au contenu, et ne
souligne, qu'a peine, le mépris de l'auteur pour les estivants,
qu'il oppose rapidement par la suite, au "cashmere" que
portait sa grand-mère dans sa tendre maison du bord du Lac Leman.
On a l'impression
de subir un exercice de style : remplacer tout les mots quotidien par
n'importe quoi d'autre pour faire plus "littéraire".
Jardin sait utiliser un dictionnaire de synonyme.
Sur le fond, on
assiste à un recueil à la gloire de tout ce que la jet-set et la
haute bourgeoisie peut produire de plus abject. Le mépris de l'autre
surtout s'il doit bosser pour vivre (l'auteur se flatte des "dîners
de con" que sa famille organisa). La recherche vaine
d'originalité de bazar. Et un ennui tellement profond, qu'en une
trentaine d'année de souvenir l'auteur n'arrive qu'a évoquer 2 ou 3
faits "originaux" qu'il répète en boucle: les amants de
sa mère amis avec le père, la transmission d'un ténia entre génération, une chasse au yeti avorté, peut-être l'enterrement
officiel d'une guenon, et les amours
ancillaires qui se transmettent de père en fils, dans la droite
ligne de notre DSK préféré.
A la lecture il m'a
semblé avoir entendu parler d'un souci de l'auteur avec sa famille,
suite à sa dénonciation dans ce livre du passé Vichyste du
grand-père, ou du père (il n'y a qu'un personnage réellement
traité, c'est la grand-mère, tout les autres sont interchangeables).
D'abord, il faut
voir comme cette "dénonciation" n'empêche pas par
ailleurs l'admiration (pour d'autre motifs encore heureux) et qu'elle
est vite traité.
D'ailleurs c'est à
ce moment que le roman, m'a captivé, j'espérais, je crois, voir
l'auteur tomber le masque de l'admiration béate pour offrir enfin
une critique acerbe comme Proust en fit du salon Verdurin (la jet-set
de l'époque).
Mais apparemment
cette famille n'a malheureusement rien de Verdurin, et l'auteur rien
de Proust, et j'en fut pour mes frais.
Plein de nom
prétendument connus sont cité, je dois à mon ignorance de mes
contemporains, de n'avoir, je crois, pu démasquer que Gainsbourg,
derrière le "célèbre chanteur nicotiné Serge G. "
("nicotiné"..
hu hu hu il est fort en synonyme ce Jardin, il prend les même que ma maman.)
Pour finir par du
positif, ce n'est pas si mauvais, la grand mère a quelque bonnes
répliques, et un "nous" de majesté assez drôle. La
meilleure scène est évidement fictive: c'est quand le demi-frere de
l'auteur pour prouver qu'il est fils illégitime d'un cinéaste,
prétend utiliser un roman et un film célèbre où il transparait. Arguant en toute
bonne foi et en toute innocence devant son avocat que ces preuves
sont irréfutable.
Pour le reste on
retiendra surtout comment le masque sociale de la haute bourgeoisie
peut impressionner un de ses enfants, qui pourtant se prétend de
gauche et sensible à la cause des démunis.
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