Si la couverture rappele "Le Moine" de Lewis, c'est bien moins gothique. Ou du gothique stéphanois. |
Sortant d'un autre
roman policier, à la fois différent et très proche, la comparaison
je le crois sera instructive.
Là ou "menace
sur le shogun" multipliait les termes japonais pour faire
couleur locale, Exbrayat multiplie les termes d'argot gône (région
Lyonnaise). Étonnamment l'argot d'Exbrayat est bien plus digeste et
agréable que la pseudo érudition japoniaisante de l'auteur
américain.
Le personnage de
l'enquêteur d'Exbrayat (un prêtre alcoolique) aussi est plus
fouillé, et moins caricatural que celui de l'américain (un samouraï
super héros). Quoique au bout d'un moment les sermons religieux de
deux sous, et les beuveries à répétition, ca lasse un peu. Même
beaucoup, vu que l'intrigue est épaisse comme une feuille à rouler
et que tout le livre repose un peu sur la "gouaillerie" du
personnage principal.
Car le voila le
problème, l'intrigue (le cœur d'un policier) ne tient pas la route.
Certes on a des suspects divers et originaux, un crime inexpliquée
pouvant avoir de nombreuse raisons, mais à aucun moment, l'enquêteur
ne raconte pourquoi et comment l'un ou l'autre des suspects eut pu
réaliser le crime. Ou alors de façon brève et téléphoné.
Et c'est la le
problème, bien plus que le fait qu'un lecteur ne cherchant pas le
coupable (race à laquelle j'appartiens) le trouvera à la moitié du
livre, pendant que l'enquêteur continuera à suspecter des innocents
flagrants.
C'est assez
étonnant, que le moindre roman de gare américain soit tellement
plus solide sur l'intrigue (tout en étant pathétique sur les
personnages) comparé au roman français (ou c'est l'inverse). C'est
sans doute une qualité à mettre au bénéfice des éditeurs
américains.
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