19 octobre, 2013

Exbrayat: Finit de rire fillette



Si la couverture rappele "Le Moine" de Lewis, c'est bien moins gothique. Ou du gothique stéphanois.


Sortant d'un autre roman policier, à la fois différent et très proche, la comparaison je le crois sera instructive.
Là ou "menace sur le shogun" multipliait les termes japonais pour faire couleur locale, Exbrayat multiplie les termes d'argot gône (région Lyonnaise). Étonnamment l'argot d'Exbrayat est bien plus digeste et agréable que la pseudo érudition japoniaisante de l'auteur américain.



Le personnage de l'enquêteur d'Exbrayat (un prêtre alcoolique) aussi est plus fouillé, et moins caricatural que celui de l'américain (un samouraï super héros). Quoique au bout d'un moment les sermons religieux de deux sous, et les beuveries à répétition, ca lasse un peu. Même beaucoup, vu que l'intrigue est épaisse comme une feuille à rouler et que tout le livre repose un peu sur la "gouaillerie" du personnage principal.


Car le voila le problème, l'intrigue (le cœur d'un policier) ne tient pas la route. Certes on a des suspects divers et originaux, un crime inexpliquée pouvant avoir de nombreuse raisons, mais à aucun moment, l'enquêteur ne raconte pourquoi et comment l'un ou l'autre des suspects eut pu réaliser le crime. Ou alors de façon brève et téléphoné.
Et c'est la le problème, bien plus que le fait qu'un lecteur ne cherchant pas le coupable (race à laquelle j'appartiens) le trouvera à la moitié du livre, pendant que l'enquêteur continuera à suspecter des innocents flagrants.
C'est assez étonnant, que le moindre roman de gare américain soit tellement plus solide sur l'intrigue (tout en étant pathétique sur les personnages) comparé au roman français (ou c'est l'inverse). C'est sans doute une qualité à mettre au bénéfice des éditeurs américains.

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