28 octobre, 2013

Kirino: Le vrai monde

Lu dans cette édition: Je ne la recommande pas à mon pire ennemi


La première impression que j'ai eu en lisant ce livre, c'est que c'était traduit n'importe comment. Au bout de deux pages j'ai regardé le traducteur (chose que je ne fais jamais) pour constater que c'était traduit "de l'américain". Tiens Natsuo Kirino est américain. Etrange.


En fait non, Kirino est bien japonais comme le sous-entend son patronyme mais ce livre est traduit d'une traduction américaine. J'ignorais que c'était légale de faire ça! Et qui a joué au téléphone arabe, imaginera sans problème tout ce que l'on doit perdre dans cette double traduction.
Bref voila 5 japonais qui parle l'argot de la banlieue. Ca casse un peu le style d'entendre un Tokyoïte bourgeois parler de sa "daronne".


Hormis ce petit défaut, on accroche vite à cette historie improbable et on passe outre l'argot, qui se fait moins présent quand le livre avance. Le parti pris de raconter l'histoire à travers le récit de chacun de ses personnages ne marche pas si bien que ça (je ne crois pas avoir lu un seul livre où ça passait bien) parce que le ton de chacun des personnages est le même (argot de la banlieue) quelque soit leurs origines plutôt diverse.
  Ça permet juste de révéler le "secret" de chaque narrateur que les autres ne soupçonnent pas, mais sans que ces "secrets" n'apportent grand chose à la personnalité de chacun. Bref, ils sont un peu inutiles.


Pourtant l'histoire fonctionne malgré cette technique narrative, sans pourtant avoir pour elle une intrigue élaborée. Et j'avoue que j'ignore pourquoi. Peut être parce que chaque personnage est crédible en restant original dans sa façon de penser. Parce qu'on veut savoir comment va se terminer ce meurtre dont ils sont tous complices (spoiler: mal)


Bref un bon petit roman, qui aurait mérité une vraie traduction. Si l'éditeur n'a pas trouvé un traducteur français-japonais faut qu'il arrête son métier de suite, c'est une bouse.

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