Lu dans cette édition: Je ne la recommande pas à mon pire ennemi |
La première
impression que j'ai eu en lisant ce livre, c'est que c'était traduit
n'importe comment. Au bout de deux pages j'ai regardé le traducteur
(chose que je ne fais jamais) pour constater que c'était traduit "de
l'américain". Tiens Natsuo Kirino est américain. Etrange.
En fait non, Kirino
est bien japonais comme le sous-entend son patronyme mais ce livre
est traduit d'une traduction américaine. J'ignorais que c'était
légale de faire ça! Et qui a joué au téléphone arabe, imaginera
sans problème tout ce que l'on doit perdre dans cette double
traduction.
Bref voila 5
japonais qui parle l'argot de la banlieue. Ca casse un peu le style
d'entendre un Tokyoïte bourgeois parler de sa "daronne".
Hormis ce petit
défaut, on accroche vite à cette historie improbable et on passe
outre l'argot, qui se fait moins présent quand le livre avance. Le
parti pris de raconter l'histoire à travers le récit de chacun de
ses personnages ne marche pas si bien que ça (je ne crois pas avoir
lu un seul livre où ça passait bien) parce que le ton de chacun des
personnages est le même (argot de la banlieue) quelque soit leurs
origines plutôt diverse.
Ça permet juste de
révéler le "secret" de chaque narrateur que les autres ne
soupçonnent pas, mais sans que ces "secrets" n'apportent
grand chose à la personnalité de chacun. Bref, ils sont un peu
inutiles.
Pourtant l'histoire
fonctionne malgré cette technique narrative, sans pourtant avoir
pour elle une intrigue élaborée. Et j'avoue que j'ignore pourquoi.
Peut être parce que chaque personnage est crédible en restant
original dans sa façon de penser. Parce qu'on veut savoir comment va
se terminer ce meurtre dont ils sont tous complices (spoiler: mal)
Bref un bon petit
roman, qui aurait mérité une vraie traduction. Si l'éditeur n'a
pas trouvé un traducteur français-japonais faut qu'il arrête son
métier de suite, c'est une bouse.
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