27 février, 2013
Fuentes: En bonne compagnie et le chat de ma mère
Sans doute parce que je n'ai pas lu ses meilleures oeuvre je ne comprend pas l'engouement pour Murakami. Fuentes, présenté en 4eme comme "le maître de la littérature mexicaine" me semble surtout être le Murakami du Mexique.
Voyons leurs points commun, et pourquoi je n'accroche pas.
Ces auteurs partent sur des personnages et une situation intéressante en elle-même. Murakami reste meilleur dans le sens ou ses personnages sont vraiment attachants et atypiques.
Et soudainement, ils font intervenir le surnaturel. Si le surnaturel est annoncé en partie par certains indices, son explication est complétement ignoré. C'est le surnaturel pour le surnaturel.
Je ne doute pas que certains y trouve leur compte, je me sens frustré d'avoir cette situation jamais éclaircie. Ce n'est pas que je ne supporte pas l'irrésolution. J'aime beaucoup un livre surréaliste comme celui de Peter Handke . Seulement, ici (et pour Murakami) tout suit les règles de la normalité et à mon sens le fantastique sans explication vient nier les prémices du livre.
Comparant à un de mes récent auteurs favoris, Palhianiuk: Il adore mettre du fantastique dans ses histoires. Seulement il l'explique; Et même l'intrigue, et des mystères se résolvent parce qu'il explique les règles du fantastiques qu'il a introduit.
Tolkien disait que l'on peut mettre n'importe quel effet magique dans un livre tant qu'on lui donne une cohérence et une logique propre et qu'on l'explique au lecteur.
Dès que chez Fuentes (ou Murakami) j'arrive au moment ou un truc fou est sous-entendu, et que je n'ai aucun début de piste, ou de raison j'arrête ma suspension d'incrédulité.
Dans le premier récit de ce recueil on soupçonne assez vite que les personnages sont morts. Il est "peut être" révélé que seul le narrateur est un fantôme. Mais ce n'est pas sûr. Et même si c'est le cas (ce que je suis prêt à accepter) il n'est pas expliqué en quoi c'est important que ce soit un fantôme. C'est ça le vrai probleme. L'histoire serait la même, les événements seraient quasiment identique si le narrateur n'est pas un fantome. Alors pourquoi ce doit en être un? Ca n'apporte rien.
A noté cette "erreur" que je commet régulièrement: A un moment le narrateur goute une soupe étrange laissé par ses tantes. En goutant il découvre que c'est en fait du sang, et il recrache. Deux ligne plus loin il explique qu'il n'apprécie pas que des gens '"de son sang", ses tantes se comportent ainsi.
Le sang bien réel est devenu la métaphore des liens familiaux. C'est une "erreur" dans le sens ou l'auteur (ca m'arrive trop souvent), en écrivant, a reprit le mot "sang" (parce qu'il vient de l'utiliser) mais dans un contexte complétement différent, et du coup il ne s'auto-censure par, parce qu'il n'a pas conscience de se répéter.
Si (j'en doute) cette répétition est volontaire (elle serait plus légitimement une "erreur" de traduction, mais toujours selon le même modèle); Si elle est volontaire, ca ne fonctionne pas parce qu'apres l'image troublante de quelqu'un qui boit du sang, le retour de ce mot dans un sens métaphorique anodin, fait douter. A t'on bien saisit la première occurence? Cette répétition cache t'elle un sens caché. On doute, mais il n'y a aucun rapport.
La seconde histoire est la plus mauvaise.
Un bel homme y est comparé à Rudolph Valentino. Cliché vieux d'un quart de siécle au moins. Et quand l'auteur veut faire plus moderne il le compare à Brad Pitt. La seconde comparaison peut être jsutifié pour faire passer la narratrice pour une fille un peu nunuche. Mais dans ce cas, elle ne peut pas faire la première comparaison, qui n'est pas de son âge. C'est mauvais.
Encore une fois la révélation implique des fantomes juifs brûlés il y a plus de 400 ans. On ne sait pas trop pourquoi ils s'en prennent à la jeune narratrice, ni pourquoi il y a un jaguar (fantome) qui apparait. Mais leur histoire est plus fouillé, et aurait pu être passionnante, si le lien avec le présent était plus solide.
Bref je n'aime pas cette tendance Murakamienne du fantastique inexpliqué. E.A.Poe dans ses contes fantastiques visait au moins explicitement à faire peur. Ici, le fantastique ne vise à rien. A peine à surprendre.
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