Un écran que l'on voit trop souvent quand on passe, comme moi, son temps à corriger |
C'est un conseil simple, que je me donne à moi-même, car je suis aussi cet "aspirant écrivain prétentieux". Non pas que la prétention soit mauvaise en elle même.
Non! Je crois même que c'est le moteur principal derrière toute grande oeuvre. Par contre si elle devient évidente pour le lecteur c'est pas terrible.
Je crois avoir écrit assez vite. Dés que j'ai apprécié de lire (vers 8 ans) j'ai apprécié d'écrire. D'abord des historiette, puis des petits poèmes. Puis à l'adolescence, des jeux de rôle (oui on peut en écrire) et des poèmes Baudelairiens (on est tous passé par là,). Passé ce stade de balbutiement j'ai un jour envisagé de toucher à la discipline reine: Le roman.
Le voila mon conseil: Ne commencez pas par un roman.
Pour plusieurs raison. La première (ce qui m'est arrivé) on est bloqué. La tâche est ardu, le moindre défaut saute aux yeux, on est tout simplement pas à la hauteur de Proust, alors pourquoi prétendre rajouter des mots quand tout à été dit en mieux.
La deuxième raison (ce qui m'est aussi arrivé) la prétention. Elle transparait, c'est même le corps du "roman" que l'on écrit.
Depuis quelque temps je lis un peu les blogs 'd'écrivains' (j'imagine qu'on peut enlever les guillemets quand on en vit).
Certains, comme moi, ici, donnent des conseils pour écrire , publier , etc.
Quelque soit le domaine de ces 'écrivains', très rapidement, ils en viennent à fustiger le genre d'a coté. L'auteur classique vous dira que seul les policiers et la science fiction se vendent mais que lui ne veut pas s'abaisser à cela. L'auteur de SciFi vous dira que seul les histoires de romance de vampires se vendent mais que lui vaut mieux. L'auteur de Fantastique dira que seul la romance se vend, mais qu'il tient à raconter des histoires. L'écrivain de romance fustigera la littérature érotique trop aguicheuse. On peut intervertir l'accusateur avec l'accusé dans la majorité des cas. Mais le narrateur de romance de Vampire est quand même très mal vu par tout les autres.
Et moi-même j'ai parfois cédé à la tentation en prétendant que seul la non-fiction, et les livres de cuisines se vendent. Mais au moins je n'exclus pas d'en écrire un.
Quand on lit ces 'écrivains', on constate souvent qu'ils écrivent très bien. Que leur écriture a du punch, et que les histoires se tiennent. Seulement voila , il y a toujours ce type d'écriture particulier que j'associe à la prétention: La glorification du détail trivial. Les phrases interrompus et abruptes. L'emploi de la première personne. L'invective.
Quelque chose dans ce gout là:
Je pris mon briquet. La flamme comme un éclair. Nathalie détacha un fil accroché à sa veste. Du daim? Du velours et du daim. Elle me demanda comment je m'en sortait. De quoi? De la vie? Connasse! J'ai tiré sur ma cigarette. Ce n'était pas ma place.
Je penses que je ne rend pas justice, ni à la performance de ces 'écrivains', ni même que j'arrive à souligner cette écriture particulière que je retrouve dans suffisamment d'auteur différent pour soupçonner, qu'elle a un obscure précurseur commun inconnu de votre serviteur.
Je crois que ce style vient 'naturellement' quand on commence à écrire. Je ne dit pas qu'il est mauvais, je dis que tout écrivain prétentieux l'adopte plus ou moins.
Ma vie est tellement dur, il faut que ça explose sur la page |
Et le problème c'est qu'il s'agit moins de raconter une histoire que de montrer COMBIEN vous êtes merveilleux. Combien votre écriture est précise et originale. Combien regardez moi, regardez, regardez.
La solution, le conseil: Écrivez dans un genre
Un genre que vous méprisez peut être (la romance, les vampires, l'érotique le policier), un genre que vous connaissez quand même un peu, et qui vous intéresse un minimum. Sinon vous n'arriverez pas à faire 2 pages. Vous pouvez même prendre cette histoire merveilleuse qui parle de vous , et de comment le monde autour n'est pas à la hauteur, pour en faire un roman de science fiction sur un alien incognito sur Terre, et ça sera sans doute plus digeste.
Avantage 1: Vous n'êtes plus si critique avec vous même. Vous écrivez de la merde mais c'est pas grave c'est le genre qui veut ca. Ca vous permettra de FINIR un manuscrit.
Avantage 2: Votre ton sera plus ironique. Plus simple, moins tape à l'oeil. L'histoire en deviendra plus importante. Tout le monde y gagne.
Au pire vous écrivez un roman satirique pas trop drôle. Au mieux votre prose merveilleuse redéfinit un genre. Dans tout les cas vos chances de finir un roman, avec une histoire, augmentent considérablement.
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