10 janvier, 2013

Borges: Chroniques de Bustos Domecq


Sans doute la couverture avec l'effort de Design le plus évident, et l'image la plus éloignée, par son abstraction géométrique, du contenu délirant
Même si je n'apprécie pas de faire des comparaisons littéraires, par la  simple addition du temps passé à relire Borges, par rapport à tout les autres auteurs, je peux le qualifier, mathématiquement, de mon auteur favori.

Ca n'empêche pas ce livre d'être nul.




Le destin est taquin qui me met dernièrement dans les mains un livre plutôt agréable  d'un auteur dont je trouve la production déclinante; Et juste après, un livre mauvais, de mon auteur favori.

Borges, lui-même dans un meilleur livre disait (sais doute à tord) que l'humour n'est pas le domaine de l'écrit mais celui de la conversation. Si l'on s'en tient à sa propre tentative dans ce bouquin, il a raison: Le livre ce veut, en vain, drôle.

Ca ne fonctionne pas parce que la satire de la situation littéraire argentine du début du siècle passe pour un européen français de la fin, plutôt comme une private joke incompréhensible.

Ca en fonctionne pas parce que le personnage de Bustos ... Parenthèse: L'auto-fiction, me semble aussi veille que la littérature. "L'étrange histoire de Peter Schlemihl " voit son auteur Adelbert von Chamisso y faire une apparition en 1800. En 300, Le ramayana racontant l'histoire de Rama, a son narrateur qui apparait dans l'histoire en tant que barde. Restif de la Bretonne est le héros de son roman "les nuits de Paris" en 1700. Pour juste ceux qui me reviennent vaguement de mémoire. Et à part Restif, les autres ont tendance à se dépeindre avec un peu de ridicule.
Borges, lui même apparait dans ses nouvelles. Il y est souvent victime de sa curiosité. Si Bustos, par son nom est une sorte d'auto-fiction d'un personnage qui serait à la fois Borges, et son co-auteur Casares, alors on a l'auto-fiction la plus éloignée de ce qui se fait actuellement: Bustos a tout les défauts du monde.

Mais ca ne fonctionne pas, parce qu'en fonction de l'histoire racontée, Bustos apparait tour à tour, avare, arnaqueur, prétentieux, voleur, pompeux, etc. Sauf que l'histoire suivante il change de défaut principale et les précédent ne sont plus évoqué. Le personnage perd donc en crédibilité, vu qu'il apparait sous un masque différent à chaque fois.

Le fait vaguement intéressant, est que nombreuses de ces "chroniques" rappellent les grands thèmes Borgésiens: L'immortalité (L'immortel), le mot qui résume l'univers (La bibliotheque de Babel, Undr), l'écrivain a l'agenda littéraire improbable (Herbert Quain, Almotasim, .Pierre Menard).
Traité sur le ton de l'humour, ca fait bizarre. La dernière chronique notamment est plus du domaine de Lovercraft que de l'humour. Le tout donne l'impression que Borges a voulu s'amender de traiter ses thèmes de prédilection sérieusement, et rappeler qu'il ne se prenait pas tant que ça au sérieux finalement. Bizarrement ont a du mal à croire que ce n'est qu'une farce. Le pathétique est toujours pas loin derrière l'ironie. Sans que ni l'un ni l'autre ne fonctionne.

Mais c'est Borges, on lui pardonne tout.



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