06 janvier, 2013

Nothomb: Tuer le père



Si y'a une chose que Nothomb a bien réussi à faire passer en 50 romans: c'est la forme de son visage

Je crois qu'il est impossible de dégoûter quelqu'un d'un livre. On m'a dit du mal de ce livre; qu'il finissait n'importe comment, et que le sujet même était inintéressant pour commencer.

On ne peut pas empêcher quelqu'un d'aimer même de la merde. Moi-même j'ai des a priori contre Nothomb depuis une dizaine de livre, pourtant je n'ai pas pu me convaincre de détester ce bouquin.




Tout au plus on peut convaincre quelqu'un que ce qu'il apprécie est selon des critères objectifs mauvais. Et une des premières formes d'intelligence qu'un lecteur peut avoir, doit être de reconnaître qu'il apprécie parfois de la merde. Ce que ce livre n'est pas.

Y a une couverture sans sa face dessus? Je l’achète 10 millions!


Dans "De la Lecture" Proust passe la première partie de son essai (et la plus intéressante) à relater comment à Combray après le lever, il prenait un livre, passait derrière Meseglises, allait dans un petit parc et lisait à l'écart de la surveillance de la bonne et de sa grand mère.
Je viens de résumer 20 pages de Proust la. Sans lui rendre justice, certes, mais je ne suis pas mécontent du tour de force. Le principal est que Proust, avec son talent, nous tient en haleine. Sans que l'on sache vraiment pourquoi. Puis à la 40eme page (de mémoire) il révèle que le livre qui lui donne toutes les émotions qu'il vient de détailler tout du long c'est "Le Capitaine Fracasse".
Et il admet que le livre, est mal écrit, feuilletonisé  pour l'argent, plein d'erreur , et reste malgré tout une de ses expériences de lecture les plus inoubliables de sa vie. (C'est un peu le sujet de l'essai: Toutes les lectures importent si elles touchent un lecteur à un moment)

Je ne les cherche même pas je prend la première que je trouve sur le net


Je n'oserais pas comparé le Capitaine Fracasse à ce livre. Mais "Tuer le père" il faut le reconnaître est bien écrit pour disons 90% (je sors d'une journée à regarder SharkTank pardon pour la propension à tout chiffrer) .
Il y a juste ce chapitre en plein milieu sur la description de Burning Man qui devient soudain d'une nullité insupportable. Au point qu'on se demande ce qu'il s'est passé. Tout y est cliché , phrases mal équilibrées, personnages soudains stupides, etc... Et c'est juste le début du chapitre .Apres tout redevient propre et net. Un vrai mystère ce chapitre.

Sérieusement? Style film noir. J'ai pas fait d'étude psychologique,  mais quelqu'un ici,  a un gros problème d'identité


L'histoire de ce gamin adopté et qui fait de la magie se lit avec plaisir. Il y a juste le passage sur Burning Man qui est ennuyeux. Au fond, c'est peut être moins un problème de style à ce moment du livre que le sujet qui est intrinsèquement non littéraire.
C'est un peu comme si Malraux avait écrit sur Mai 68. Ou si on écrivait sur la FullMoon Party, Goa, ou je sais pas quel festival à la mode en ce moment. Ce sont d'excellents sujets de documentaire. Mais transcrire à l'écrit (lire est une expérience très personnel et limite asocial) un évènement qui ne tient que par sa valeur de partage et de sociabilité à quelque chose qui à mon sens ne passe, et n'est jamais passé.

Je me demande bien qui peut être cette enfant? Au hasard je dirais Shirley Temple


Le dernier livre (avant celui là) que j'ai subi de Nothomb est l'histoire, dont je veux continuer d'oublier le titre, ou un gros écrit des lettres à Nothomb.
Pour commencer j'apprécierai ce coté auto-fiction à la mode, quand l'auteur se dépeindra comme un loser stupide et imbu de lui-même. Ou n'importe quoi un chouia négatif plutôt que cette perfection un peu canaille dont ils (Nothomb, Beigbeder, Houellebecq, B.E.Ellis) s'affublent tous.
Ensuite le twist finale n'avait aucun sens, ni aucun intérêt et c'est une pente inquiétante ou Nothomb sombre de façon récurrente. Pourquoi s'entête t'elle à faire des twist finaux. Je veux dire, ça marchait sur Hygiène de l'assassin, Mercure, Pompéi, parce que tout était amené petit à petit et l'histoire tournait autour d'un mystère.
Depuis le roman sur la télé réalité (peut être avant j'en ai loupé quelque livres dans les 500 qu'a fait l'auteur) le twist semble être une figure imposé tiré du chapeau. Ça ne surprend plus, ça ennui. Ici aussi évidement. C'est d'autant plus dommage que il faut reconnaître que c'est super proprement bien écrit.

A ce niveau je crois qu'elle n'écrit que pour avoir sa photo quelque part. Genre elle a eu un stock pas cher, elle doit le refourguer




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