17 décembre, 2012

Clio & Rami: De la longueur


Ce dessin offert par Jean Zoubar accroît ma dette déjà lourde à son égard


En finissant le premier jet des aventures de Clio&Rami (destiné aux 7-12 ans) je m'aperçois que le livre est plus court que prévu.

Je me suis toujours demandé quel était la longueur moyenne d'un livre. Apparemment d’après les américains spécialistes de la distraction littéraire c'est autours de 40 000 mots.




C'est un livre destiné à la jeunesse donc je tablais sur 10 000 mots. Ce qui n'a pas forcément de sens. Harry Potter (la référence en ce qui concerne la littérature jeunesse)  doit faire largement 40k mots (le premier tome en tout cas, après ça devient une industrie)

Je suis surtout parti sur 10k mots parce que j'estimais que mon plan ( c'est un policier, le plan est important) contenait en gros 10 chapitres.

Je ne sais pas pourquoi je persiste à écrire à la main! C'est sensé m'aider à me remémorer les points importants. Ca pourrait fonctionner si j'étais capable de me relire.

Au final, la numérotation lisible du plan ci-dessus ne contient que 6 items. En dessous c'est l'architecture de la résolution de l'énigme. Je contais que l'ensemble ferait en gros 10 chapitres, mais au final je n'ai eu besoin que des 6 numérotés, qui s'étalent sur 8 000 mots. Ça peut encore varier vu que c'est un premier jet.
En général à la relecture j'ai plutôt tendance à rajouter du contenu. Je ne comprend pas pourquoi les américains (sans doute le seul pays où on peut suivre des cours d'écritures de roman) postulent une réduction de 20% du manuscrit lors de l'édition.
Mais l'histoire est solide et, à part un personnage secondaire, que je souhaite un peu préciser pour enrichir par ricochet la personnalité du personnage principale (Clio); Il n'y a pas de raison que le compte de mot varie beaucoup.

Pour mon autre recueil jeunesse j'ai veillé à limiter chacune des six histoires à 2 000 mots chacune (en pratique entres 1800 et 2500).
 Ces histoires sont censées être lues à un jeune enfant au moment de le coucher. 2 000 mots à hautes voix se lisent en gros en 15 minutes. C'est le temps qu'il faut pour plonger dans le sommeil profond.
La physiologie m'imposait en quelques sorte la longueurs des histoires. Qui du coup se terminent parfois assez brutalement, mais ça correspond à l’esprit du recueil.

Là, mes 8000 mots (ou même 10 000 initialement prévu) ne correspondent à rien. Si les américains conseillent d'écrire des romans de 40 000 mots il y a une raison. Je n'ose imaginer que c'est uniquement parce que les imprimeurs font des réductions de coût à partir de ce nombre de page. Et je me sens un peu mal à l'aise avec une histoire plus courte. Seulement, voila, rajouter du texte n'a absolument aucun sens. L'histoire est solide telle qu'elle.

La réponse est dans la question

Mon auteur favoris est sans doute J.LBorges. Il est réputé pour ses histoires courtes. Il n'a d'ailleurs écrit que cela. Ca pourrait me donner une justification pour faire des histoires courtes (je ne me compare pas à Borges, je me cherche des justifications). J'admire les histoires de Borges, ca me semble donc le caneva idéale pour écrire mes propres histoires.
Seulement un de mes autres auteurs favoris est M.Proust. C'est un peu l'auteur opposé à l'histoire courte. Il a écrit un seul bouquin qui fait 7 tomes; Tous plus long les uns que les autres.
Si Proust avait pu publier sa Recherche en 1 seul volume de 10 000 pages, il aurait pas hésité. Si les éditeurs avaient suivi au lieu de lui imposer 7-8 tomes, les lecteurs de Proust seraient les personnes les plus baraquées du règne bouquinophile.

Mon autre roman publié fait 15 000 mot je crois. C'est encore court.
Mais l'histoire des policiers à son origine tend vers la brièveté. Apres les shorts stories de E.A.Poe et les histoires courtes de Sherlock Holmes, la première à faire des policiers conséquent fut la reine A.Christie. Avec mes autres romans non encore publiés je tourne systématiquement sur cette longueur, qui est celle au bout de laquelle l'histoire m'ennuie j'ai l'impression.

Le roman précédent, histoire étrange d'une entreprise qui fait élire les présidents français contient 20 000 mots; Et il est bien trop court. Plein de personnage nécessitent plus de temps de présence (chacun n'a en gros qu'un chapitre sur le devant de la scène), et l'intrigue se développe trop rapidement à mon gout.

La brièveté du plan est inversement proportionnel à la longueur du livre qu'il a engendré. Titre de travail du roman: "Bieselle"... Ça ne veut rien dire, même pour moi.

Je crois donc que chaque livre a sa longueur en quelques sorte inscrite dans ses gènes. "Bieselle" sera peut-être mon premier roman à atteindre les 40 000 mots proverbiaux, parce que l'histoire a besoin de ce nombre de mots pour se tenir. "Qui a tué Cléopâtre?" tient sur un format d'histoire courte.


Donc voila une histoire policière pour enfant. Le prochain tome des aventures de Clio et du chat Rami sera sans doute intitulée "Qui a tué Jules César?". Mais en attendant il faut que je récrive cette histoire avant de la publier, et c'est  toujours le plus laborieux. J'expliquerai sans doute prochainement pourquoi la ré-écriture est plus longue pour moi que l'écriture proprement dites. Un indice: procrastination.




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