19 décembre, 2012

Journal de voyage: L'exposition de Boston


Impossible de déterminer la nature du liquide s'échappant des tuyaux



Pour les Européen qui ont pu y assister, le décor rappelait un peu le fameux happening de Berlin de 1998. Partant de sous-sols ressemblant à un simple squat dans les quartiers déshérité de la ville (Boston Ouest) de longues salles devenaient de plus en plus inquiétantes.




Entrant par une petite porte, après quelques marches d'escalier s'enfonçant abruptement on pénétrait dans un long couloir dont l'issu bien que lointaine était visible. Les murs en ciment avait une teinte jaunâtre. L'éclairage, au début était encore fournit par de petites lucarnes  donnant sur la rue. Elles étaient encrassées et couvertes de toiles d'araignée abandonnées.
 La présence humaine pourtant était indéniable. Sur le sol, des hardes, bout de tissu et même reste de fèces que l'on pouvait apercevoir le long des murs. Ce qui peut être dans ce premier étage participait le plus à la sensation de malaise était paradoxalement l'arrêt brutale des bruits gênant de la ville. Sortant d'une ambiance pleine de cris d'enfants, de moteurs de voiture et du son imprécis mais reconnaissable d'une grand ville l'existence de ce couloir si silencieux semblait surnaturel. On franchissait alors une nouvelle porte délabré qui semblait prête à tomber de ses gongs et qui battait  dans son cadre à un courant d'air dont on ne parvenait pas a définir l'origine.
L'étage suivant comprenait plusieurs salle au murs de couleurs différentes bien que généralement mangée par la poussière et la saleté. Les traces des premières bêtes étaient visibles dès ce niveau. Une queue articulée disparaissant au coin d'un mur. Une touffe de fourrure rêche accroché au battant d'une porte. Un œil lumineux aperçu à distance. J'y vit, je le jure, un petit sanglier bien vivant qui semblait aussi apprivoisé qu'un cochon. Il ne craignait pas notre présence (des amis m'accompagnait) et nous pûmes même prendre quelques photo que je peux fournir comme preuve si vous le souhaitez. Le tout dans un cadre où la présence humaine devenait plus tangible et stable. Des graffitis aux murs représentaient des abstractions longilignes de couleurs d'autant plus vives que les murs étaient gris. Et qui semblait avoir été fait de la veille même. On trouvaient encore de long tableau aux cadres usés mais à la toile comme fraichement peinte. Toujours une imitation de toiles célèbre tel que ces tableaux religieux du XIIème.
Un véritable succès, plus par l'agencement du lieu, que par les œuvres exposées. La presse ne fut jamais au courant de l'événement, dont on ne donnait l'adresse que de bouche à oreilles à d'autres personne dont on était sûr d'avoir la confiance et la discrétion était de mise.
Quand les services sanitaires finirent par avoir vent de l'affaire ce fut un scandale sans précédent dans la ville. L'exposition fut bien sur arrêté. Les portes scellés, des personnes emprisonnées. Le maire dû démissionner, et le zoo local fit face à l'arrivage soudain d'un nombre incalculable d'animaux sauvages qui s'étaient familiarisé à l'homme.

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