25 décembre, 2012

Georges Bataille: Histoire de L'oeil

Malgré les titres ça ne parle que de cul

Durant l'été 2007 ou 2008 je me suis retrouvé isolé dans une ville sans accès à aucun média, à part une vieil radio qui marchait mal.
Je ne veux pas faire ma Cosette; c'était en parti par choix, et c'était globalement agréable.

Sauf que j'écoutais France-culture...




Alors que j'ignorais encore le nom et l'histoire du présentateur, celui en charge de l'émission philosophique avait une obsession avec Georges Batailles. Et ce présentateur (appelons-le Raphaél, puisque c'est son nom le plus connu); Raphaél se faisait une règle de citer à chaque émission cette phrase sur l'amitié :" Parce que c'était moi, parce que c'était lui" en l'appliquant à la relation entre Georges Bataille et  Maurice Blanchot.

A ce jour, j'ignore toujours si la phrase est de Blanchot, ou plutot d'un noble célèbre du XVIIIeme dont le nom m'échappe. Ce qui est sûr c'est que Raphaél avait une satanée conviction pour citer cette phrase. D'abord dans son émission sur Bataille (ou sur Blanchot, l’émission n'était pas très bonne de toute façon) puis lors de celle sur le mec du XVIIIeme, et apres je crois sur n'importe qui , il arrivait à ramener le sujet sur Bataille et a sortir LA phrase comme si c'était les plus beaux mot d'amour/amitié  jamais écrit.

Comme on le voit je tourne autours du pot, parce que les 3 nouvelles de ce recueil parlent exclusivement de cul. Et de la pire sorte de cul, le cul philosophique et/ou blasphématoire.
L'immortel J.L.Borges disait de Baudelaire : "Il croit tellement peu à l'enfer, qu'il feint de l'adorer". Bataille lui feint de renverser et de critiquer la religion et le christianisme en mettant en scène une sexualité... bizarre. Rien de trop extrême pour notre génération de "2 girls, one cup"; Un peu de lesbianisme, de scatologie, et de SM light.

On s'en doute ça en donne juste qu'un mauvais livre de cul. En l’occurrence 3 mauvais.

Madame Edwarda, n'a pas de sens. C'est une sorte de délire surréaliste avec la prostitué Edwarda qui dit qu'elle est Dieu (et le narrateur est persuadé qu'elle dit une vérité profonde).
Le surréalisme est de base assez ennuyeux (ce qui n'a pas de sens, est difficilement agréable). Couplé avec une ambition mystico-philosophico révolutionnaire, on s'y perd un peu.

Passons. La seconde histoire commence un peu mieux: Une vrai histoire est raconté. Une femme perd son mari, et passe le reste du temps à se dévergonder dans une taverne. Si comme moi, on ne fait pas l'effort de chercher le sens des allégorie (on sent bien qu'il y en a) c'est vaguement intéressant. Parce qu'au moins la perversité s’accroît par étape ce qui lui permet d'être crédible. Quand le conte nabot pisse sur la femme pendant que la tenancière vomit, on perd un peu notre suspension de la crédulité.

L'histoire de l'oeil est la plus construite. Elle commence très bien, et l'histoire se développe avec un semblant de rationalité (faut le souligner, on y était pas habitué dans les précédents). Il y a même un twist préparé, qui provoque la mort d'un personnage. On est dans le story telling presque classique si on fait abstraction que ça ne parle que de compisser, sucer, et branler.


Raphael se permit de dire aux frères Bogdanov: "En vous voyant on peut penser que les Aliens sont déjà venu". C'est la blague de maternelle  "t'es trop laid" revisité par les philosophes ? Surtout qu'il leur ressemble pas mal.


C'est bien plus tard, quand j’eus de nouveau accès à un ordinateur et au net, que j'appris que le présentateur Raphaél était l'ex de Carla Bruni. Elle a même fait une chanson avec son nom comme titre. Du coup j'ai regretté de ne pas avoir plus écouté son émission, pour mieux comprendre comment elle avait pu passé à Sarkozy. Je me rappelle juste que c'était un des animateurs, qui bien que le sujet de l'émission, la philosophie, dépassa en contenu celui d'autre émissions de la radio, semblait avoir moins de bagage et de culture que les autres présentateurs. Par contre il compensait largement sa stupidité par un enthousiasme dans la voix et une agressivité bien venu dans cette radio qui est plutôt toute molle.

J'ai un autre Bataille dans ma bibliothèque. Tout ce qui me rassure c'est qu'il est aussi court que celui-là. Ce sera (comme celui-là) une lecture de curiosité.


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